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La vie d’une musicienne dans la ville-lumière par Kate Pearson

La vie à Paris

J’ai commencé mes études de violon quand j’avais 7 ans. En 14 ans, la musique est devenue une telle partie de mon identité que j’ai décidé de passer un semestre dans un des meilleurs endroits pour les artistes : Paris. Depuis mon arrivée, j’ai eu une expérience très riche.

Toute mon expérience musicale à Paris est née d’une série de rencontres chanceuses. Mon idée d’étudier la musique à Paris a germé quand j’ai rencontré Gabriel Richard, un violoniste de l’Orchestre de Paris pendant ma première année à Duke. Il est venu aux États-Unis pour rendre visite à sa femme, qui est professeur, et pour donner un cours de maître auquel j’ai participé. Quand j’ai décidé d’étudier à Paris, je l’ai contacté. Autour d’un café, nous avons décidé qu’il me donnera des cours chaque semaine. En plus, il m’a présenté à un de ses collègues de l’Orchestre de Paris, Gilles Henry. Monsieur Henry s’occupe aussi du planning de l’Orchestre de la Cité Internationale, auquel j’appartiens. Entre mes cours de violon et mon expérience dans l’orchestre, j’ai été très occupée ce semestre. J’ai de la chance parce que mes voisins dans l’immeuble sont incroyablement tolérants pour la musique, et donc je peux jouer chaque jour pendant plusieurs heures.

Étant musicienne, je dois répéter quotidiennement pour préparer ma prochaine performance. En janvier, j’ai commencé à jouer le concerto pour violon n°3 de Mozart et la partita n°1 de Bach. L’aboutissement de mon semestre sera un récital (la date reste à déterminer) où je joue ces deux morceaux par cœur. Je suis très enthousiaste à l’idée de partager mon travail de ce semestre avec tout le monde ! Il y a deux semaines, j’ai fait un concert avec l’Orchestre de la Cité Internationale. Cet orchestre est composé d’étudiants des conservatoires régionaux.

« L’Orchestre de la Cité rassemble depuis quinze ans, 65 à 95 étudiants instrumentistes de toutes nationalités au moment où ils terminent leurs études supérieures de musique. Pour beaucoup de jeunes musiciens, l’orchestre est une passerelle entre la vie étudiante et la vie de musicien professionnel. Nombreux sont les “anciens” de l’Orchestre de la Cité qui ont intégré les rangs des grands orchestres en France et à l’étranger. »

En dépit de l’adjectif « internationale », j’ai réalisé que j’étais une des seules étrangères dans l’orchestre. Le chef d’orchestre, aussi de Caroline du Nord, a dirigé toutes les répétitions en français et nous a préparés pour un concert en une semaine. Je n’ai jamais été aussi fatiguée ! Les répétitions étaient de 20h00 à 23h00 chaque soir, mais je n’ai jamais joué avec un orchestre si exceptionnel. Après notre concert, le public (qui a rempli la salle) a tellement applaudi que nous avons du rejouer une partie de Shéhérazade, un des morceaux du programme. J’étais très impressionnée par la réaction du public. À Duke, l’intérêt pour les jeunes musiciens est souvent faible, mais l’enthousiasme à Paris est si fort ! En rentrant aux États-Unis, je serai heureuse d’avoir pu passer un semestre dans une ville où la musique est autant respectée.

 

Printemps 2013