Un jour, l’un de mes amis a remarqué : «la vie, elle est trop belle pour qu’on soit misérable, non ?». Oui, c’est vrai. Notamment les nôtres, les vies des «undergraduate» étudiantes avec «the rest of our lives» devant nous. Et pour toi, cher camarade d’EDUCO, je dirais que l’expérience devant toi sera l’une de la plus belle de ta vie.
Il y a presque 11 mois que je suis une étudiante chinoise-américaine à Paris. J’ai habité dans le 10ème arrondissement près du Canal St. Martin – dans le quartier «bobo» pendant 2 semestres. Quand je suis arrivée à Paris, mes amis à Duke m’ont demandé si j’étais en train de m’y amuser. Ma réponse était toujours : «I’m so happy it’s a bit nauseating for everyone sauf moi… and I’d make excuses for my effusive happiness except for the fact that I’m too busy … being happy ». Toutefois, en réfléchissant, je ne suis pas sûr que «l’amusement» était le mot juste pour décrire mon émotion. Au lieu de cela, je crois que le mot «joie» est plus proche.
Dans une autre conversation avec un amie, je lui ai dit : « I feel as if a wallop of color has been injected into my life». Les jours, les semaines – ils étaient tous mélangés ensemble dans un fouillis merveilleux de demi-rêves qui sont à la fois profondément rées et qui sont pourtant si éphémères, comme les battements des ailes diaphanes de papillons. Au début, je craignais qu’en tentant de l’écrire – tenter de rendre concret ce rêve – cette sensation me quitterait. Mais à l’heure actuelle, je suis en train de taper ces mots, et j’ai failli éclater de rire.
C’est comme la scène dans «A Little Princess» de Frances Hodgson Burnett : la petite Sara Crewe se réveille pour trouver que son grenier, autrefois froid et pauvre, est plein de chaleur et de beaux meubles. Il y a un repas somptueux devant elle: des friandises fourrées, des soupes chaudes et des petits gâteaux délicats sur des assiettes argentées. Au début, elle n’ose pas respirer car elle craint que même la plus petite bouffée d’air chasse ce rêve merveilleux… Mais il était réel.
Cela est vraiment réel.
Je vois chaque jour comme s’il est peint avec des couleurs vivantes: à cinq minutes de chez moi il y a le canal St. Martin. En marchant le long de ses berges je peux imaginer – presque voir – Audrey Tautou dans son personnage d’Amélie Poulain en train de faire des ricochets. En continuant, je traverse la rue pour entrer dans un restaurant «New Yorkais» qui a, j’en suis sûr, le meilleur «carotte-cake» de ce côté de l’océan Atlantique.
Ensuite, je prends la ligne 4 vers Porte de Clignancourt pour faire un tour au beau milieu des brocantes du plus ancien marché aux puces à Paris (le marché aux Puces de Saint Ouen). Là, je cueille une poignée de jolies babioles pour un collier potentiel. Quand je suis là, je m’arrête dans la petite galerie d’un vieux monsieur – un artiste slovène qui fait des peintures à l’huile vraiment magnifiques. Nous prenons un petit café en discutant nos propres philosophies artistiques. Nous faisons une petite pause pour écouter les mélodies chantantes qui viennent d’un café cabaret.
Cette nuit, j’ai écrit dans mon carnet : « My heart feels so full that it might just burst into a million splendid pieces ».
Oui, c’est vrai, cela est vraiment réel.
Ma vie à Paris est terminée pour l’instant, mais pas définitivement. Je vous souhaite une expérience parisienne similairement extraordinaire !
Par Linda Yi, Duke/EDUCO 2011-2012