Vous êtes ici

Mon Paris par Tullia Rushton

Avant même  d’aller à Duke University, je savais que je voulais étudier à Paris pour un semestre. Parfois j’ai changé d’avis, pour d’autres pays francophones comme le Togo ou le Sénégal, mais je suis toujours retournée à Paris. Largement à cause de mes parents, il semblait que Paris était mon destin. Pendant ma jeunesse, j’étais exposée à toutes choses françaises et j’ai appris bientôt à apprécier la culture française. Mes parents ont habité à Paris pendant une année juste après leur mariage ; ma mère suivait des cours de cuisine et mon père était en troisième cycle d’université avec New York University. En plus, mon père parle le français couramment et élégamment. J’ai grandi avec une certaine idée de la France que j’ai obtenue pendant mes visites à Paris avec mes parents et leurs histoires pendant leur année là. Mais, alors que j’étais toute seule dans le taxi de l’aéroport Charles De Gaulle en septembre, j’ai vite compris que cette idée ancienne de Paris était celle de mes parents, et non pas la mienne.

Tout de suite, j’ai commencé mon parcours à Paris. Pendant les trois premières semaines, je me suis sentie complètement perdue. J’étais une inconnue en chaque sens du terme. Il m’était alors impossible d’imaginer que je pourrais dire que Paris serait chez-moi. Mais, après trois mois et beaucoup d’heures de frustration, Paris devenait normale pour moi. Les lectures de mes profs devenaient de plus en plus claires, je parlais avec confiance et j’ai finalement acquis ma routine et mon expérience personnelles de la France.

Quand ma mère m’a rendu visite, elle m’a montré tous les endroits qu’elle et mon père fréquentaient régulièrement : Le Café de Flore, La Coupole et le Rue du Cherche-Midi. Mais, à mon tour, j’ai aussi eu la capacité de lui montrer mes endroits préférés: L’as du Falafel, La Place des Vosges et Le Parc Monceau.

Paris avec ma famille est, bien sûr, quelque chose que je chérirai toujours, mais Paris seule… c’est un nouveau monde. Il n’y a rien qui est mieux que le sentiment quand je n’ai pas besoin de ma carte et je connais exactement où est ma destination. Je crois vraiment que c’est une réussite de vivre dans un pays étranger avec une différente langue sans perdre sa morale ou l’équilibre mental. Je sais que plus tard dans ma vie, mon séjour à Paris semblera comme un rêve lointain, mais, au moins, je saurai que pour plusieurs mois, j’ai conquis Paris.

Automne 2011